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Le Centre d'informations musicales (CIM) à Paris 13ème

Menacée d'expulsion, la plus vieille école de jazz de Paris, soutenue par Matthieu Chedid et Thomas Dutronc, risque de fermer.


«Une véritable mise à mort programmée.» C'est ainsi que Michel Valera, directeur du CIM (Centre d'information musicale), qualifie la fermeture de son école de jazz installée dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Jeudi dernier, les occupants -musiciens, professeurs, régisseurs, ingénieurs du son…- ont été expulsés dans une autre partie de leur bâtiment, au 83 bis de la rue Doudeauville par une SCI constituée par la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Et ce n'est pas fini, les occupants sont en sursis.

Aujourd'hui, Michel Valera espère un geste de Bertrand Delanoë pour sortir de l'impasse. Le 14 septembre, il a lancé une pétition en ligne (petitionenligne.fr). Elle compte actuellement plus de 3 000 signatures, dont celles de Matthieu Chedid et Thomas Dutronc, qui ont fait leurs premiers pas dans ce lieu qui abrite la première école de jazz et de musiques actuelles de France depuis 1978.

Les deux chanteurs ont été largement suivis par Youn Sun Nah, Magic Malik, Miss Dominique, Muriel Laporte du groupe Niagara… Ainsi que Jack Lang, qui s'est fendu d'une lettre à Bertrand Delanoë et des cinéastes comme Bertrand Blier ou Jean-Jacques Beineix. «80% des musiciens français sont issus du CIM sans compter les journalistes spécialisés dans la musique et les luthiers», assure Michel Valera.

Autre soutien, celui de Ian Brossat, conseiller (PCF) de Paris du XVIIIe arrondissement: «Je défends le CIM depuis le début de cette affaire. Je comprends que la Ville de Paris ait du mal à trouver d'autres locaux, mais elle aurait dû anticiper cette situation», indique le responsable, qui ne peut toutefois qu'«émettre des vœux». «Nous ne sommes pas du tout fermés à ce sujet, souligne un porte-parole de la Ville de Paris. Notre position est assez claire depuis le début. 90% des locaux appartiennent à la Caisse des dépôts et consignations, 10% à la Ville. C'est une école privée, mais nous sommes favorables à l'idée qu'elle puisse continuer à exister et nous mettons tout en œuvre pour lui trouver un autre lieu. Il lui faudrait autour de 2 000 mètres carrés de surface. Des propositions ont été faites à Michel Valera. Il a déjà visité deux sites, nous devons tenir une réunion prochainement.»



«Elle ne nous permet même pas de déménager notre matériel» L'affaire remonte à 2003. Un promoteur voulait acquérir tout l'îlot, composé notamment de 140 logements, et avait décidé d'en expulser les occupants. Devant cette menace, le CIM s'était tourné vers la Mairie de Paris. Bertrand Delanoë, qui connaît bien l'endroit, avait alors décidé de soutenir l'école, puis en décembre 2004 il avait acquis l'ensemble. Mais entre-temps la procédure d'éviction a été reprise par la RIVP. Pourtant, à plusieurs reprises, Michel Valera a rencontré Bertrand Delanoë qui, à chaque fois, l'a rassuré. Confiant, le directeur avait même élaboré un projet de réorganisation et de remise aux normes des locaux, en collaboration avec la… RIVP. Un comble! «On a travaillé de concert sur les plans, le montant estimé des travaux s'élevait à 900.000 euros environ et nous avions accepté de prendre à notre charge quelque 150.000 euros, se souvient Michel Valera. Hélas, nous avons dû rendre les clefs le 13 octobre.» Cependant, après une procédure de justice, le directeur du CIM a obtenu une petite indemnité de 290.000 euros: «Il nous reste 176.000 euros à percevoir. Cette indemnité est tellement dérisoire qu'elle ne nous permet même pas de déménager notre matériel, nous avons notamment quarante-deux pianos, sans parler des batteries, des sonos, des éclairages.» Jeudi dernier, des maçons muraient l'accès d'une partie des locaux désormais inaccessibles aux 200 élèves de l'école.


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